Catus

HISTOIRE ET ARCHITECTURE DU MONUMENT :

L'église Saint-Astier a gardé de ses origines romanes une architecture massive,comme en témoignent les baies du clocher, ancienne tour-lanterne qui éclairait autrefois le choeur, tel un puits de lumière.

 

L'édifice est aujourd'hui consacré au service de la paroisse. Il était pourtant, à l'origine, réservé aux moines du prieuré Saint-Jean, créé à cet endroit même par des bénédictins venus des Alpes italiennes au milieu du XIe siècle.

Cette fondation, unique dans le Lot, rompt avec la traditionnelle image d'Epinal, pleine d'obscurantisme sur le Moyen Age.

Plan de l'église
Plan du prieuré Saint-Jean

L'expansion menée par de grands centres spirituels tels Cluny ou Moissac - ici, en l'occurrence, l'abbaye piémontaise de Saint-Michel de la Cluse - témoigne en effet d'échanges politiques et économiques
particulièrement actifs à travers toute l'Europe.


Du monastère roman, à l'origine de la naissance du bourg de Catus, témoignent encore les murs porteurs dans l'église, l'emplacement du cloître, ainsi que la salle capitulaire et ses superbes décors de chapiteaux, sculptés au milieu du XIIe siècle.


Après la destruction du cloître au cours la guerre de Cent Ans, les prieurs Antoine de Luzech (1485-1509) et Jacques de Miolans (1513-1521) ont fait rebâtir le chevet de l'église et le voûtement de la nef (jusque-là couverte d'une charpente en bois) dans un style gothique flamboyant, à l'image des voûtes du choeur et des chapelles latérales.


Au XVIIe siècle, les moines ayant quitté les lieux depuis longtemps, l'église abandonna le nom de Jean pour celui d'Astier - un saint italien - vocable de l'ancienne église paroissiale aujourd'hui disparue. La communauté s'est aussi dotée, à cette époque, d'un nouveau mobilier liturgique, dont le retable consacré à Notre-Dame du Rosaire, toujours présent dans le choeur.

La salle capitulaire a été "redécouverte" en 1890 par l'abbé Gintrand : elle servait alors de cave pour le boulanger du village! Après
l'avoir rachetée, le curé en fit don à la commune qui entreprit sa restauration, une fois classée Monument historique en mars 1891. Les autres bâtiments du prieuré, église incluse, ont ensuite bénéficié de protections juridiques successives, inscription ou classement, échelonnées entre 1908 et 1998.

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